L’INTERVIEW DU MOIS : Pauline BUGNARD

Nous avons décidé que chaque mois nous allions vous faire découvrir un peu plus et mettre en lumière une ou un de nos sportifs/ves. Aujourd'hui nous avons fait une interview avec une de nos sportive préférées, Pauline Bugnard, licencié au TUC Aviron, Lors de l'interview nous allons apprendre à le connaître un peu plus et à découvrir son monde.

Parles moi un peu de toi ? 

« Je m’appelle Pauline Bugnard, j’ai 35 ans. J’ai commencé l’aviron en 2000 au TUC. J’ai eu une progression assez lente, j’ai beaucoup appris par moi même et donc fait beaucoup d’erreurs. Je suis rentrée en équipe de France -23 ans lors de la saison 2005/2006, ainsi qu’au pôle Espoirs/France de Toulouse. Ensuite, il y a eu des hauts et des bas. J’ai participé à divers championnats nationaux et internationaux comme les championnats d’Europe, les Coupes du Monde et les championnats du Monde. Au niveau international, j’ai ramé dans toutes les embarcations possibles (skiff, double, quatre de couple, quatre de pointe et huit) à l’exception du deux sans barreuse. Je me suis toujours entraînée à Toulouse, sur la Garonne entre le pont Saint Pierre et le pont de la rocade (en longeant l’île du Ramier). 
Je suis passionnée de sport et d’entraînement, j’ai d’ailleurs un master STAPS en préparation physique et un diplôme d’entraîneur d’aviron. J’ai rajouté à ces diplômes celui de masseur kinésithérapeute  que j’ai obtenu l’année dernière. Malgré le fait que l’entraînement à l’aviron soit particulièrement chronophage, j’aime toucher un peu à tout. En ce moment je dessine pas mal (je fais une bande dessinée), et, ayant récupéré du matériel de peinture de mon grand père je m’essaie à la peinture à l’huile. »

Peux-tu m’expliquer en quoi consiste l’aviron ? 

« L’aviron est un sport nautique qui est présent au programme des Jeux Olympiques depuis leurs débuts. Cela consiste à se déplacer sur l’eau dans une frêle embarcation à l’aide d’avirons (encore appelés rames ou pelles). Les bateaux peuvent comprendre 1, 2 4 ou 8 rameurs, et il existe deux spécialités : la couple et la pointe. En couple, chaque athlète à une rame dans chaque main, alors qu’en pointe il n’en a qu’une. Une course d’aviron se court généralement sur 2000 m en ligne droite, qui est la distance Olympique, contre 5 autres embarcations. Par ailleurs, il existe des courses plus longues (6000 m généralement), qui se courent en contre la montre et appelées têtes de rivière. Au niveau national il existe également des championnats « sprints » sur 500m. L’aviron est donc un sport qui demande des qualités d’endurance hors normes ainsi que de très bonnes qualités de force et de coordination. Pour le grand public, il est souvent perçu, à bon escient, comme l’un des sport les plus « physique ». En effet, pour propulser son embarcation, le rameur utilise ses jambes, son buste et ses bras et met en jeu la majorité des groupes musculaires du corps. L’entraînement en aviron consiste donc à un gros volume dédié au développement des qualités aérobies, ainsi qu’un travail de force non négligeable. »

Comment concilies-tu vie professionnelle et sportive de haut niveau ?

« Je ne concilie pas vie professionnelle et sport de haut niveau actuellement. J’ai terminé des études en masseur kinésithérapie l’an dernier, sans aménagement de la scolarité. Je voulais terminer le cursus normalement, en quatre ans, afin d’être totalement libérée pour la saison 2019/2020, mais les choses ne se sont pas vraiment passées comme je l’aurais voulu. »

Comment envisages-tu le futur ?

  » Actuellement, j’ai du mal à envisager quoi que ce soit… Je sais juste que je dois continuer à m’entraîner, malgré les conditions que nous vivons tous en ce moment. Toutes les compétitions nationales et internationales ont été annulées. Sur le coup, cela a été très dur, car cette année, j’étais associée à une jeune rameuse de Bayonne en deux sans barreuse pour les championnats de France bateaux courts (sélection pour les équipes de France), et nous avions à cœur d’aller chercher le titre. Honnêtement, je suis plus vers la fin de ma carrière qu’au début. J’aime toujours autant m’entraîner, et je ne ressens pas vraiment de diminution dans mes performances. Je ne me blesse jamais, je ne suis jamais malade (alors que ce n’était pas le cas au début !). Le sport de haut niveau me permet d’avoir ma dose de « pression », de vivre vraiment des émotions fortes, et j’ai du mal à concevoir que cela va s’arrêter un jour. Le problème majeur est que ce sport est totalement amateur, et que pour performer à haut niveau, il faut s’entraîner tous les jours, la plupart du temps deux fois par jour, et même parfois trois fois. Avoir une activité professionnelle et un entraînement de qualité relève donc du sacerdoce, et j’ai bien conscience que je ne pourrai pas vivre sur mes « réserves » indéfiniment… « 

A quel âge as-tu commencé l’aviron ?

  « J’ai commencé ce sport à 16 ans. »

Pourquoi ce sport ? 

 « J’avais envie de faire un sport d’endurance, car c’est un effort que j’apprécie. J’avais pensé à l’athlétisme et la course de fond mais je trouvais ça plutôt ennuyeux. J’avais également envisagé le cyclisme, mais « l’esprit » de ce sport ne m’attirait pas. J’ai voulu essayer l’aviron, un peu au hasard. Au début, j’ai plus adhéré à l’ambiance du club et à l’environnement qui me correspondait bien, pour ensuite me tourner progressivement vers la performance. Finalement, quand on commence l’aviron, on entre dans une grande famille, c’est difficile d’en ressortir. « 

Comment se passe un entrainement ?

  « Personnellement, je déteste la monotonie et la routine, même si cette dernière est nécessaire et doit même être intégrée au processus d’entraînement pour ne pas partir dans tous les sens. De ce fait, je varie beaucoup les moyens d’entraînement, même si la base reste la pratique de l’aviron sur l’eau.
Je fais pas mal d’entraînement croisé, c’est à dire que j’intègre de la course à pied, du vélo (route ou VTT), parfois de la natation, de l’aviron en salle (sur rameur), et bien sur de la musculation. J’ai même tenté de me mettre au kayak de course en ligne, mais je le réserve pour l’été étant donné que j’ai encore quelques soucis de stabilité.
J’essai de ramer le matin, tôt, d’une part car cela représente la séance la plus importante de la journée pour moi, et c’est mieux de la réaliser sur un organisme « frais », et d’autre part, car c’est le moment ou le bassin est le plus calme. Et l’après-midi, selon la période et les objectifs, je réalise une (ou deux) des activités citées précédemment.
Si je devais te décrire un entraînement, ce serait logiquement une séance en skiff (bateau individuel) : généralement je m’échauffe assez longtemps (directement sur l’eau), et prends le temps de mettre mon corps en route. Je réalise un ou plusieurs exercices techniques. Cela dure environ 6-7 kilomètres. Ensuite vient le corps de la séance, qui diffère selon la qualité physique que je souhaite travailler. Tout est paramétré en fonction de ça (durée ou distance, cadence…). Par exemple, une séance que j’ai beaucoup faite l’hiver dernier consistait à 7x6min à cadence 24 avec 3 min de récupération, cela représente un travail au « seuil anaérobie ». Une fois tous les intervalles terminés, il me reste quelques kilomètres de retour au calme pour boucler 20km au total. Cela représente environ 1h45 sur l’eau. »

On se retrouve le mois prochain pour une nouvelle interview !

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