Maude Mathys, de la simplicité aux sommets

MaudeMathys
Il existe des jours plus difficiles que d'autres, des moments où les choix sont plus décisifs... et aujourd'hui j'ai du m'employer à trouver ce qui monopolisait mon attention. Le choix des mots. Ces questionnements multiples pour permettre de définir Maude Mathys, une des meilleurs traileuses du monde.

Il existe des jours plus difficiles que d’autres, des moments où les choix sont plus décisifs… et aujourd’hui j’ai dû m’employer à trouver ce qui monopolisait mon attention. Le choix des mots. Ces questionnements multiples pour permettre de définir Maude Mathys, une des meilleures traileuses du monde. Essayer et tenter de faire autrement que d’employer les superlatifs qui suivent irrémédiablement les mollets de la dernière Number 1 de la Golden Trail. Tu sais, c’est cette compétition qui sélectionne la crème de la crème des coureurs.euses au niveau mondial… rien que ça. 

Alors je me questionnais également sur le fait de dérouler le palmarès de ce que le milieu appelle une « machine »…  De ses premières foulées de trail en 2009 à aujourd’hui, cette ancienne athlète sur piste a gravi les sommets, les a descendus aussi et, après avoir accumulé le lactate dans les « cuisseaux », est devenue une des meilleures coureuses du monde. Je rectifie, non pas UNE DES meilleures, LA meilleure sur  l’année 2020 au classement ITRA devançant Tove Alexandersson et la mythique Dauwalter ( UTMB, Pines Peak marathon…).

Alors Maude, oui ce n’était pas évident de trouver les mots justes pour te qualifier mais, à ton écoute, les mots qui se sont imposés sont : simplicité et performance. 

Alors Maude est simple… simple comme accessible et facile dans l’approche. Simple comme une vie « ordinaire » de parent, de maman mais enrichie par le quotidien de sportive de très, très haut niveau.

Cette communion des étoiles de la vie : la famille, la valorisation de l’effort, la liberté de fouler les terrains du monde et le plaisir de retrouver les gens qu’elle aime.

Son chocolat chaud et les séances en côte… 

Maude Mathys reste à ce titre un exemple de travail et de force dans l’effort mais aussi le reflet d’un possible.

Je te laisse, lecteur, le plaisir de découvrir quelques éléments de la vie de cette sportive simplement hors norme.

Bonjour Maude et encore merci de partager un temps avec moi. Peux-tu te présenter et  nous conter ton parcours ?

Maude Mathys : Je suis née dans une famille de sportifs, notamment mes parents en athlé. J’ai découvert la piste et j’ai pu intégrer un gymnase sportif élite où je pouvais m’entraîner tous les jours. Quand j’ai rencontré mon futur mari qui faisait du ski et de la course à pied, j’ai arrêté l’athlétisme et je me suis mis à le suivre. Dans un premier temps sans ambition de mettre un dossard… un peu fatiguée de cette notion de performance, des courses, de la gagne… puis ça m’est revenu et de fil en aiguille, de courses en bon résultats, je me suis lancée plus dans le trail. En fin 2017 j’ai arrêté le ski pour me consacrer uniquement au trail. 

Quelles étaient tes raisons de choisir le trail plus que le ski dans lequel tu performais également ?

M.M: Plusieurs choses. Déjà je n’aime pas trop le froid ! De plus, j’avais horreur de me déplacer pour m’entraîner et enfin, avec la famille, c’est beaucoup plus simple de courir que de prendre les skis, charger la voiture et rouler jusqu’aux pistes. 

En ski, la saison est également plus courte avec de gros déplacements qui durent plus longtemps. Pour l’organisation familiale, c’est plus simple de chausser des baskets !

Travaillais-tu à ce moment là ?

M.M: Jusqu’en 2012 je travaillais. Par la suite, j’ai dû travailler 6mois mais c’était vraiment trop avec ma vie de sportive. J’ai donc arrêté mon boulot d’infirmière pour me consacrer au sport.

Quelle est LA chose qui t’a fait choisir le trail ?

M.M: Ce qui m’a clairement attirée dans le trail, c’est la liberté ! Je peux aller n’importe où, je peux changer de panoramas et de paysages fréquemment alors que sur le stade, ben tu restes sur le stade !

Dans l’athlé, il existe généralement un lien fort avec les membres de son club. As-tu retrouvé cela dans le trail ?

M.M: C’est différent… pendant la course t’es vraiment seul. A part peut-être certains moments d’échanges sur les longues distances. Il n’y a pas cet esprit d’équipe. Par contre, il y a un esprit famille et collectif avant et après la course. Tu sens vraiment que c’est un partage de passion à ce moment-là. Tu bois un coup, tu discutes de la course… tu retrouves cet esprit collectif quand tu finis.

Comment s’articule ton quotidien ?

M.M: J’essaye de maintenir le plus l’équilibre familial, d’avoir le moins d’impact possible sur la famille. Je m’entraîne souvent le matin quand ma grande est à l’école et mon mari au travail. Il me reste alors mon petit qui à 4 ans. Je m’entraînais beaucoup avec lui jusqu’à maintenant : avec la poussette, sur le tapis roulant à côté de moi ou je jouais avec lui pendant mes gainages… mais maintenant il est un peu plus grand et un peu plus lourd alors j’ai dû m’organiser. Ma mère peut venir une fois par semaine le garder, je le mets également deux matinées par semaine à la garderie et, quand c’était ouvert, je profitais de la garderie du fitness. 

Ca veut dire du coup que je suis présente les midis quand la famille revient, je suis là le soir… bref, une vie de famille ordinaire au final.

Je profite également des siestes et des matinées très tôt et à jeun ! Je vise le minimum d’impact sur la famille.

Tu parles souvent de ta famille. Est-elle une force dans ton quotidien de sportive de haut niveau ?

M.M: Oh oui. La plus grosse difficulté chez les sportifs pro c’est sûrement de trop en faire. Ma famille équilibre directement cela ! Être avec ma famille au quotidien me ralentit sûrement mais du coup me permet aussi de bien récupérer.

Parlons un peu du sport et de la course.

D’abord une question que j’aime poser aux athlètes que je suis en préparation mentale : C’est quoi ton « pourquoi » ? Pourquoi cours-tu ?

M.M: Alors… bon maintenant je cours pour gagner ma vie car c’est devenu mon métier mais ce qui me manque le plus en période de pause c’est l’effort. Tu  vois, j’aime sentir mon corps bouger, transpirer, quand j’ai le coeur qui bat fort. C’est ce que j’aime finalement.

J’aime me sentir fit, me sentir bien . Ça m’évade de mon quotidien. Tu réfléchis à rien ou à tout. C’est un défoulement.

As-tu des routines matinales ou d’avant-run ? Comment mets-tu ton corps en route ?

M.M : Je sais pas si j’ai une routine dans les entraînements, même si j’aime bien m’entraîner à des heures fixes, notamment après le petit-déjeuner. Par contre, je ne me prépare pas mentalement. Si je sais que je vais souffrir, j’aime bien faire rapidement ce que je dois faire. J’aime pas attendre, ça m’énerve (rires) !

Et au niveau physique, encore dans cette notion de routine, pratiques-tu du stretching, du yoga ?

M.M: Pas vraiment. Après l’entraînement, je peux faire quelques exercices de stretching ou de mobilisation, mais ce n’est pas tout le temps.

Revenons à la course. Comment gères-tu la pression durant les compétitions ?

M.M: Je me dis que j’ai fait ce qu’il fallait. J’organise mes entraînements pour me dire le jour de la compétition que j’ai fait le job en arrivant là.

La pression est là mais je relativise beaucoup. Mais si ça va pas, c’est pas grave, ce n’est que du sport, qu’une course… et avec cet état d’esprit, je sens que la pression retombe, c’est ce qui me permet de bien la gérer.

Juste avant la course, je me dis la même chose : quand je vois une concurrente directe, la pression a tendance à monter . « Calme Maude, ce n’est qu’une course »… et la pression retombe… en fait ça bouge beaucoup avant le départ avec des montées et des descentes de stress : une vraie dent de scie.

Et au niveau des rituels d’avant-course ?

M.M: Je fais toujours la même chose : footing, quelques gammes et toujours 4 accélérations. Alors 4, je ne sais pas pourquoi mais c’est comme ça (rires). C’est mon petit rituel.

Les jours avant j’essaie d’en faire plutôt moins que trop.

On parle de plus en plus de gestion de l’alimentation, apportes-tu une attention particulière à ce que tu consommes ?

M.M: Je ne change rien du tout dans mon alimentation ! Si la course dure plus de deux heures, je vais juste veiller à vraiment bien manger pour ne jamais ressentir la faim. Mais je ne fais pas plus attention que cela.

Tu brilles actuellement sur des courses « relativement » courtes jusqu’au marathon, est-ce un format qui te correspond mieux? 

M.M : Déjà au bout de 2 ou 3 heures, je commence à en avoir assez. C’est la même chose pour les entraînements : je ne prends pas de plaisir sur 4 ou 5 heures de sortie.

Puis, dans la gestion des blessures, j’ai l’impression que je pourrais me blesser plus rapidement sur du long avec l’apparition de petites tendinites ou autres bobos. 

Le dernier élément est le fait que si tu fais des longues courses, tu peux pas multiplier le nombre de dossards dans l’année. Alors que si je fais des petites courses, je peux facilement en faire une par mois ! 

Donc pas pour de suite la Diagonale des Fous ?

M.M: Non, pas pour de suite, peut-être dans quelques années. Je me laisse 4 ou 5 ans au haut niveau, puis par la suite, je verrai bien pour l’ultra. C’est ce que je vise. 

Je me lancerai dans le long plus tard mais plus pour vivre autre chose, voir jusqu’où je peux aller au niveau de la fatigue, dans la gestion de l’alimentation, pour vivre d’autres émotions. C’est plus pour la curiosité. Découvrir mon corps dans cet effort.

Dans ta course, élabores-tu les mêmes plans au niveau de tes attaques ? Te créées-tu des scénarios de course ?  

M.M : Alors j’imagine quelques scénarios, maintenant que je connais mon potentiel et celui des concurrentes directes. Par exemple, lors des montées, qui est mon point fort, je sais que je peux créer une avance. En descente, je sais que je peux me faire rattraper…

Mais globalement, avec le recul, mes scénarios ne se réalisent pas ! Mais je continue à me faire mes scénarios. Ça fait partie de ma préparation mentale. Mais je suis relax en fait.

As-tu toujours été comme ça ?

M.M: Oui je pense, mais je me mettais peut-être un peu plus la pression. Je voulais peut-être plus prouver. Maintenant je suis plus détendue. Plus d’expérience en somme.

Dans ta vie d’infirmière, tu as été confrontée à la douleur. Comment vis-tu la douleur dans tes courses à haute intensité ?

M.M : C’est clair que ça fait mal ! Comme tout le monde, je sens mes jambes qui serrent et en fin de parcours la moindre bosse (dénivelé) tu as l’impression d’avoir 30kg à chaque jambe ! 

Alors, je pense que personne n’aime avoir mal, mais je sais que ce sont des petits moments dans la course. Je me dis, quand je suis dans le dur, que je vais pouvoir me faire plaisir après avec un bon chocolat chaud devant le feu ! J’essaye vraiment de penser à quelque chose de positif pour oublier les douleurs sur le moment.

Quelles sont tes peurs, tes faiblesses ?

M.M : De plus en plus la peur de la blessure. Qui dit blessure dit plus d’entraînement, ou différemment mais comme je disais plus haut, j’ai vraiment besoin de sentir que je peux m’entraîner …mais chaque année, ça devient de plus en plus difficile dans le cadre d’une pratique intensive.

Es-tu suivie au niveau médical ?

M.M : On a un check up médical global annuel à faire pour l’équipe suisse. C’est vraiment complet. Sinon au quotidien, j’ai un ostéopathe qui me suit mais sinon sans suivi  particulier…

Tu galopes beaucoup. As-tu des petits secrets, des stratégies pour favoriser la récup’ ?

M.M : Non j’ai rien de plus que les douches froides… même après les compétitions, je ne fais rien de particulier. Par contre, dans les courses au format du Golden Trail, quand tu dois enchaîner les courses, ce que je trouve important c’est manger et boire après l’effort. Tu sais, la fameuse fenêtre des 30 minutes où le corps absorbe tout. C’est ce à quoi je fais le plus attention. Mais si je n’ai pas de course le lendemain, je ne fais rien de spécial.

Grâce à la médiatisation, on parle de plus en plus de sport féminin. La course à pied représente un petit sanctuaire où la différence entre les sexes n’est pas si marquée. Si on se penche sur les proportions de « finisheurs.euses », on se rend compte que la balance bascule du côté féminin. Comment expliques-tu cela ?

M.M : Je ne sais pas… mais on dit que les femmes encaissent mieux la douleur ! On est peut-être un peu moins attachées à la performance en rapport aux autres. Il se dit qu’on est peut-être un peu plus endurantes. J’ai l’impression que le fait de finir la course est déjà une fin en soi.

Etre devant des gars en course te motive ?

M.M : A fond ! Si c’est un garçon qui a un bon niveau, c’est sûr que je vais tout faire pour rester devant mais sans prendre de risque. Très clairement (rire)! C’est une réelle source de motivation car on est peu de femmes et je vais trouver souvent la motivation en faisant la course avec les garçons. 

Comment sont les relations hommes- femmes sur la course ?

M.M : 95% du temps elles sont top ! C’est facile et bon enfant. Les garçons sont vraiment fun et prennent le temps de m’encourager sur les ravitos ou même en course.

Il m’est cependant arrivé quelquefois de tomber sur certains hommes qui ne supportent pas d’être dépassés par une femme, ils mettent alors les coudes, ne répondent pas à mes encouragements. Mais ça reste une infime partie des rencontres. C’est globalement cool. 

Quelle est ta plus grande fierté dans le sport ?

M.M: Aujourd’hui je dirais le fait d’être pro. En Suisse, c’est pas simple du vivre du sport. J’ai pu faire de ma passion mon métier et j’en suis super fière. 

Et d’en vivre donc ?

M.M : Oui j’ai des sponsors privés et des grandes marques comme Salomon qui me permettent de vivre de ma passion et de performer !

C’est une chance de faire de ton sport ton métier mais tu parles souvent de représenter son pays. Les JO restent-ils un objectif ?

M.M: Oh oui ! C’est pas passé loin à Séville. Mais je ne pourrai pas pousser plus sur le marathon car ça me blesse. C’est pas pour cette fois ci ! Je peux pas forcément enchaîner les marathons et depuis le dernier marathon, je me traîne une petit gêne aux ischions.

On arrive à la fin de notre échange et je voudrais terminer sur des questions courtes pour qu’on te connaisse un peu mieux ! 

M.M: Ok ! 

La date qui a le plus compté dans ta carrière ?

M.M : C’est pas simple! Alors 2012 c’est l’année où je suis rentrée en équipe Suisse de ski d’alpinisme mais également l’année où je suis rentrée dans une équipe de course à pied de montagne. 

Juillet 2017 c’est la première fois que j’ai gagné les championnats d’Europe de course de montagne après la seconde grossesse… j’avais accouché 9 mois avant et quand j’arrive aux championnats, je n’avais pas la moindre idée de mon niveau ! C’est le vrai déclic de ma carrière ! Suite à ça, tout s’est enchaîné ! J’ai pu avoir des sponsors, je deviens pro. Une étape clef !

Le ou la sport.if.ve qui t’a le plus impressionnée ?

M.M : Ca va être bateau ce que je vais te dire mais Kylian Jornet est celui qui m’impressionne le plus. Non pas par ses performances mais par sa personne. Alors bien sûr il fait et a fait des trucs de fous mais ce qu’il est est top. Il a su rester humble, il répond à tout le monde, il est simple et il est tout le temps motivé !

Je sais pas comment il fait. 

Il va toujours chercher des challenges… 

Il est rarement blessé.

Il est vraiment top.

L’effort que tu bosses le plus actuellement ?

M.M: L’endurance en ce moment.

Mais avec les années, j’ai appris à faire du travail au seuil. Des 10 minutes, des 15 minutes voire des 45 minutes… alors oui c’est dur, mais c’est clairement ce qui est efficace pour moi ! 

Ton rêve absolu en course ?

M.M : J’ai un gros objectif : être championne du monde en course de montagne. Et pourquoi pas dès cette année !

Après j’aimerais bien faire quelque chose sur route. L’année prochaine, il y aura les championnats du monde et d’Europe en marathon. Donc partir avec l’équipe Suisse de route pourrait me permettre  d’aller battre mon record.

Ton moment préféré dans la course, au delà du chocolat chaud après ton arrivée ?

M.M : Le départ. Beaucoup de bon stress avec tout le monde, la musique…

Et la fin quand tu te sens bien, que t’es bien placée. Quand tu vois les autres plus fatigués et que tu peux encore accélérer. C’est grisant.

A quoi penses-tu en course ?

M.M: Souvent c’est la famille. Je pense à eux, savoir où il sont, ce qu’ils font. Je pense aussi au prochain ravitaillement et aux personnes qui y seront.

Je pense aussi à tout l’entraînement que j’ai fait, pour passer la ligne d’arrivée… que je serai fière de moi en gardant cette motivation.

Quelle trace voudrais-tu laisser dans le monde de la course à pied ?

M.M: J’espère qu’on va se rappeler de moi le plus longtemps possible ! Mais ce que je veux laisser c’est surtout l’image d’une sportive, maman qui a réussi à avoir des résultats. Oui, plutôt une personne simple qui vit sa vie de famille et sa carrière.

Deux Dernières questions : 

Quelle est la chanson qui te motive ?

M.M: J’aime beaucoup la musique en général mais il y en a une qui me motive c’est les « charriots de feu » de Vangélis. Au départ de l’UTMB ça met les frissons !!!

Si tu n’avais qu’un endroit où tu pourrais courir, où irais-tu ?

M.M: Lors de la finale de la Golden Trail en 2019 au Népal. Alors c’était pas pendant la course mais sur le lieu de vie le soir. On était à plus de 3000m d’altitude et on avait vue sur le coucher et le lever du soleil… les couleurs ! Je n’avais jamais vu ça. La vue sur les Anapurnas était fantastique… ouais c’était trop beau. Le silence de la montagne, les couleurs… ça donnait tellement envie de courir ! Si je pouvais retourner en arrière, j’irais là-bas.  J’avais la chance d’avoir mon mari avec moi, c’était un moment parfait ! 

Le Népal…

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Un grand merci à Maude Mathys pour cet échange vrai!!

Pour la suivre: 

@insta: @maude.mathys

Site: www.maudemathys.ch

Bonne route Maude!

Jonathan Pastou

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