Interview’her – FÉVRIER

Pour ce mois de février, nous avons interrogé Margaux Vigie, cycliste professionnelle. Elle a pu répondre à nos questions concernant son sport.

Margaux Vigie

 Bonjour Margaux, pouvez-vous vous présenter et nous dire quel sport vous pratiquez, à quel niveau et depuis combien de temps ? 

« Bonjour \"👋\" Alors j’ai 24 ans, j’habite à Toulouse quand je ne suis pas en stage ou en compétition. Je suis cycliste professionnelle sur route depuis cette année après avoir fait 3 ans de pignon fixe.

Le cyclisme sur route féminin est le même que le masculin que tout le monde connaît via le Tour de France ou autres Grands Tours et Classiques mais il est juste moins médiatisé, pour le moment \"🤞\".

Le pignon fixe quand à lui est beaucoup moins connu, c’est un vélo de piste, c’est à dire une vitesse et pas de frein; seulement par rétropédalage, et il se pratique sur des circuits urbains généralement de 1km environ sous un format de course de 35km. »

Comment vous est venue l’envie de pratiquer ce sport ? 

« Plus jeune j’étais en Pôle France de Patinage de vitesse et pour compléter les entraînements nous faisions beaucoup de vélo. En déménageant à Barcelone pour mes études, je me suis mise de plus en plus au vélo jusqu’à ce que l’une des personnes avec qui je m’entraînais me propose de renter dans son équipe de pignon fixe pour essayer en course. Depuis j’ai délaissé le roller et je m’entraîne 100% sur un vélo et pour le vélo. »

Faîtes-vous autre chose à côté ? Des études ? Un travail ?

« Je viens de terminer en Juin 2019 un « Grade in Physiotherapy » dans une école anglaise de Barcelone. Je suis en train de faire les procédures pour avoir l’équivalence en France et si j’ai le temps, faire des remplacements histoire de garder la main, le contact avec les patients, le contact avec les nouveautés en rééducation et les pieds sur terre \"😂\".

D’après vous, quelle est la difficulté liée à ce sport ? Et pensez-vous que le fait d’être une femme peut vous freiner en un sens ? 

« La difficulté du cyclisme est le manque de temps et de moyens. Nous avons besoin de passer beaucoup de temps en selle et ça ne peut que rarement être remplacé. J’ai eu beaucoup de chance en passant directement professionnel grâce à mes résultats en pignon fixe, ça évite des années d’entre-deux où on est amateur et on fait beaucoup de courses, beaucoup d’heures d’entraînement et souvent un travail à plein temps à côté.

Être une femme peut-il me freiner dans le cyclisme ? Personnellement et à ce moment de ma carrière je ne pense pas car j’ai validé un gros diplôme et je sais que j’ai une porte de sortie après. Peut-être seulement pour chercher des sponsors personnels mais il y a aussi ma position d’outsider sur la discipline Route. A plus grande échelle je pense, le cyclisme féminin est sous médiatisé et délaissé d’un gros porte-monnaie quand je compare aux garçons, mais tout est en train de changer grâce à l’UCI et des associations de cyclistes professionnelles. D’ici 2022, les grilles de salaires basiques seront égales entre les femmes et les hommes. »

Nous savons que vous avez récemment signé un contrat, qu’est-ce que cela vous apporte ?

« Une reconnaissance et une stabilité personnelle. Comme je le disais avant, j’ai un diplôme pour l’après et j’ai sauté directement dans la cour des grands avec un salaire; loin d’être celui d’un footballeur ahah mais un salaire, ça rassure ma famille et moi-même.

C’est un diplôme professionnel avec une équipe Pro-Continentale espagnole sous le nom de Casa Dorada Women Cycling Team, l’équivalent de Direct Énergie ou Vital Concept (3 catégories d’équipe : WorldTour = NBA, Pro Continentale= ProA, Continentale= ProB et DivisionNationale). »

Comment pensez-vous que votre sport pourrait évoluer et gagner en popularité ? 

« En étant un peu plus médiatisé, je pense que ça pourrait être un bon début. C’est en cours donc ça va dans le bon sens pour le moment 🙂 Que la mentalité des gens envers les courses féminines change aussi; on sait mettre des belles sacoches et des sprints massifs comme chez les garçons ! L’an dernier sur une classique de Belgique, la course féminine, ayant pris le départ plus tard que les garçons, à rattraper le peloton homme car ça jouait trop tactique \"🙈\". »

Aimeriez-vous vivre de votre sport ? Quel est votre but sur le long terme ?

« Pour le moment, je suis en train d’en survivre car mon salaire ne me permet pas de prendre un appart ou de vivre seule. J’aimerai pouvoir dans le futur voir mon salaire augmenter due à des victoires ou un bon travail de coéquipière pour pouvoir me projeter sur la location d’un appartement ou pourquoi pas une acquisition ! Mon but à long terme est de continuer à m’amuser autant à l’entraînement comme en courses, le reste viendra seul. Nous remercions Margaux Vigie pour ce témoignage.

Nous vous invitons à nous contacter si vous aussi vous voulez nous faire parvenir un témoignage en tant que sportive ou femme à responsabilité dans le sport & nous invitons bien sûr également les hommes se ralliant au progrès de cette cause à nous transmettre leur témoignage.

Nous vous remercions de nous avoir lu ! A bientôt pour de nouvelles interviews sur Sport’her …

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