Interview Septembre – Laurence Fischer

PhotoPodcast
Laurence Fischer ancienne Karatéka est devenue ambassadrice pour le sport. Après avoir combattu, c'est désormais en dehors des tatamis que la Toulousaine se bat. En 2017, elle a créée sa fondation Fight For Dignity qui a pour but de permettre aux femmes victimes de violences de se reconstruire et de retrouver confiance en elles.

Pouvez-vous nous raconter votre histoire, votre parcours et votre rôle?

Laurence Fischer: « Ma base, mon ADN c’est le karaté. J’ai été 5 fois championne du monde et 5 fois championne d’Europe en individuel. Durant la fin de ma carrière j’ai fais l’ESSEC (École Supérieure des Sciences Économiques et Commerciales ) avec comme spécialité marketing et sponsoring. Dans le même temps j’étais très engagée dans l’éducation par le sport. J’étais notamment marraine d’association je pense à  : l’éducation par le sport, premier de cordée où j’étais aussi administratrice. Et puis ensuite je suis partie en Afghanistan, avec Plaie Internationale qui à l’époque s’appelait Sport Sans Frontière. J’ai passé aussi un mois à Kaboul dans le cadre de la fin de mon cursus ESSEC. Tout cela a été un premier facteur déclenchant pour mon engagement, spécifiquement pour les jeunes filles et les femmes.  Même si j’étais encore athlète vue que c’était ma dernière saison, cela a été une expérience qui m’a profondément marquée, qui m’a orienté plus précisément vers ce public là et j’ai enchainé encore en allant à la rencontre des jeunes en Haïti et au Burundi. Jusqu’à ma rencontre avec Daniel Mukwege en 2014 (prix Nobel de la paix en 2018). Cette rencontre a été aussi décisive dans mon engagement et dans le fait que j’ai créé Fight For Dignity et de vouloir faire que le sport, activité physique adaptée, soit un vrai outil de résilience et de reconstruction des femmes victimes de violence.»

Justement que pensez-vous du reportage d’Arte sur les violences faites aux femmes dans le sport?

Laurence Fischer : « Je dis enfin. Enfin! Mais il y a du pain sur la planche. Au niveau national la ministre des sports, Roxana Maracineanu, a ouvert la boîte de Pandore. Cependant,  l’objectif est d’avoir des outils à la fois pour protéger les victimes, pour les accompagner dans leur parcours, pour les défendre mais aussi faire de la prévention. Cette prévention qui permettra aux éducateurs, enseignants, présidents d’association (…), d’identifier et écarter les personnes malveillantes : les potentiels prédateurs. C’est un grand, grand, grand pas courageux. Il ne faut pas dire qu’il y a rien, c’est pas vrai. Faut permettre aux victimes d’oser sortir du silence et de pouvoir se faire accompagner d’un point de vue à la fois judiciaire mais surtout psychologique. »

Dans le cadre de nos projets au sein du TUC, nous mettons en place une action qui a pour objectif “l’émancipation de la femme par le sport et pour le sport” quels sont les freins à l’heure actuelle?

Laurence Fischer : « Historiquement les femmes ont eue accès aux sports que très récemment. Même si à un moment donné on a eu Alice Milliat, et d’autres athlètes féminines emblématiques. Mais par exemple la boxe olympique est féminine que depuis 2012. Le sport repose sur des piliers essentiels dont la valorisation des rôles modèles. Si les petites filles peuvent s’identifier, elles voudront peut-être devenir des championnes comme Wendy Renard ou Clarisse Agbegnenou. Mais aujourd’hui une petite fille, si ses parents ne sont pas dedans, ce sera difficile. La médiatisation fait partie des piliers. Voir des matchs à la télévision, c’est un terme d\’influence sur les nouvelles générations. Il faut encore que ça évolue mais on est sur le bon chemin. Mais reste d’autres problématiques tel que la maternité. »

Pour vous quelle place doit avoir le sport dans notre société?

Laurence Fischer : « Le sport est transversal. Le sport peut avoir un impact sur le développement, sur la santé, l’inclusion sociale ainsi que sur l’émancipation des femmes. En terme d’éducation ça permet de donner des repères et des valeurs. C’est assez puissant. On l’a vu avec la COVID les personnes qui sur le temps qui leur été accordé, quand ils étaient dans le dur, à un moment donné, d’avoir 1 heure pour justement aller faire du sport. C’est hyper équilibrant. Pour moi le sport est à l’égal de la culture. Malheureusement, ça ne l’est pas. Il faudrait reconnaître les émotions que procure d\’aller voir un match. De plus, ce qui est formidable c’est tout l’engagement de Paris 2024. C’est fabuleux de voir l’impact que peut avoir les Jeux Olympique au-delà de la célébration et de ce temps fort que sont ces 3 semaines, avec les jeux paralympiques. Mettons plus de sport dans nos vies parce que ça fait du bien et que c’est équilibrant. »

La COVID aura-t-elle un impact sur l’organisation de Paris 2024?

Laurence Fischer : « Pas directement parce que l’échéance est très près mais reste lointaine. On espère que d’ici-là, la crise sanitaire sera passée. Néanmoins plus de 90% des structures sont existantes. On est sur des J.O. qui sont bien calibrés et où on n’aura pas d’éléphant blanc. Cependant, je ne travaille pas au sain de P2024 mais ce que je peux vous dire on est sur des J.O. qui s’attachent au développement durable et qui se soucient aussi d’être impactants sur tout le territoire. Ces trois grand axes, qui sont la célébration l’engagement et l’héritage. »

Partagez cet article

aBONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER

RESTEZ INFORMÉ DE NOS DERNIÈRES ACTUALITÉS

En découvrir plus

Association

TUC : des Bénévoles d’Exception

Le lundi 24 juin, la Région Occitanie a organisé une journée dédiée à la réflexion et à la valorisation de l’engagement bénévoles au sein des

triathlon
Triathlon

Fin de Saison pour le TUC Triathlon

Le Toulouse Université Club (TUC) Triathlon a marqué les esprits lors du Triathlon de Revel en Contre-La-Montre (CLM). La section a aligné une équipe féminine