Bonjour Sophie, tout d’abord pouvez-vous vous présenter et préciser votre poste au sein de la structure du TUC ?
“Bonjour, je m’appelle Sophie Raffy, j’estime ne pas avoir eu un parcours exceptionnel.
Je suis issue d’une famille non sportive, sans dirigeant mais où l’engagement et le bénévolat étaient très forts. Ce bénévolat a nourri mon éducation.
Je suis la présidente déléguée depuis trois ans du TUC Omnisports et présidente de la section TUC Hockey sur gazon.”
Quels ont été les déclencheurs pour que vous vous engagiez à ce poste de présidente ?
“Après plusieurs années en tant que présidente de la section hockey, j’avais envie de mettre mon temps au service de l’omnisports et de m’impliquer pleinement dans cette structure.
Je devenais ainsi la première femme présidente déléguée du TUC depuis sa création en 1905. Cela a été un vrai challenge car ce n’est pas la même chose de s’occuper d’une association sportive que de s’occuper d’une association comme l’omnisports car le TUC Omnisports n’est pas une association comme les autres.
Elle a une histoire, son propre ADN Universitaire. Elle est très bien implantée sur la métropole toulousaine et porte le U d’université. A ce titre, elle se doit de s’impliquer dans la cité, de proposer des réflexions sur le monde du sport et de continuer à encadrer les étudiants.”
En tant que femme, dans un milieu sportif qui reste aujourd’hui relativement masculin, comment vous êtes-vous imposée en tant que telle ?
“En fait, je n’ai pas cherché à m’imposer mais plutôt à me rendre utile et à m’adapter au poste. Etant chercheuse de profession, j’ai toujours dû m’adapter aux différents projets que j’ai réalisés et aux hommes avec lesquels j’ai pu travailler dans le public comme dans le privé. Ce milieu masculin ne m’a jamais effrayée, ni repoussée. J’ai depuis très longtemps fréquenté les terrains de rugby avec mon mari ou avec mon fils. Bien que ce soit en train de changer radicalement, ces terrains étaient des terrains très misogynes où le rôle de la femme était souvent relayé aux cuisines ou au lavage des maillots en France comme ailleurs. Ayant vécu également 5 ans en Angleterre, les papas ne m’adressaient parfois pas la parole lors des entraînements ou des matchs! Mais cela est vraiment en train d’évoluer. Même au rugby qui a créée une équipe féminine et qui va bientôt être l’équipe phare du TUC Rugby !
D’ailleurs, au sein même du TUC, il y a de plus en plus de femmes présidentes de section. Lors de ma première élection en tant que présidente du hockey, j’étais la seule femme présidente, à ce jour nous sommes cinq. Mais je ne suis pas pour autant féministe. Chacun peut avoir sa place et chacun peut y participer s’il en a envie que l’on soit homme ou femme.”
Quel accueil vous rencontrez ? Avez-vous été confrontée à de la surprise, de l’encouragement, de la haine ?
“J’ai rencontré un accueil partagé au début mais je ne pourrai pas dire si c’est parce que j’étais une femme. Tout changement peut être difficile. J’ai été encouragée par certains pour ce poste et je n’y serais pas allée seule. Pour un poste tel que celui là, il faut être une équipe. On ne peut rien faire tout seul. Ensemble nous sommes plus fort.”
Quels obstacles vous pouvez selon vous rencontrer, que ne rencontrerait pas forcément un homme ?
“Je n’ai pas rencontrer réellement d’obstacles.”
Et selon vous quelle est la différence que vous apportez ?
“Pour être dirigeante, la première chose c’est la disponibilité de temps et d’esprit. N’ayant pas d’activité professionnelle, je pouvais mettre mon temps au service des autres. Il faut être passionnée en même temps.
La deuxième chose, il faut quand même avoir énormément d’écoute et de respect pour les autres. Il faut savoir déléguer mais il faut savoir décider. Pour ma part, je ne recherche ni de reconnaissance personnelle, ni professionnelle. Tout ce qui m’importe c’est d’apporter à toutes les sections ce qu’ils attendent d’un club omnisports à savoir du support technique et matériel, un interlocuteur qui soit disponible et à l’écoute.
Ce que j’ai pu apporter durant ce premier mandat de ma présidence si on devait en faire un résumé c’est d’avoir rassembler les sections. L’utilisation par plus de la moitié des sections du logo de l’omnisports décliné suivant les différentes activités. En tant que femme, je ne dois pas faire autrement qu’un homme. Je ne suis pas là pour apporter une plus-value féminine. Je ne suis pas là pour représenter uniquement les femmes mais comme un homme, je dois représenter l’ensemble des adhérents et des adhérentes.”
Quelles actions voulez-vous mettre en place pour cette nouvelle année ?
“Nous lançons cette année le mouvement Sport’ Her by TUC.
Chaque mois seront réalisés un article pour faire le point sur une problématique, un exploit sportif féminin et une interview pour mettre en avant une femme soit une dirigeante, soit une sportive ou toute autre personne impliquée dans le sport.
Dans de plus en plus de nos sections, le sport féminin est fortement encouragé. Que ce soit au triathlon, à l’ultimate, au hockey sur gazon, au rugby ou en athlétisme, les équipes féminines se créent avec des coachs également féminines.”
Nous remercions bien évidemment Sophie Raffy pour ce témoignage.
Nous vous invitons à nous contacter si vous aussi vous voulez nous faire parvenir un témoignage en tant que sportive ou femme à responsabilité dans le sport & nous invitons bien sûr également les hommes se ralliant au progrès de cette cause à nous transmettre leur témoignage.
Nous vous remercions de nous avoir lu ! A bientôt pour de nouvelles interviews sur Sport\’her …