Imposer la Femme, un combat sportif !

Encore aujourd'hui, des inégalités entre les hommes et les femmes persistent, nous le savons et dans bien des domaines. Celui du sport n'y fait pas exception. Où maintenant nous pouvons regarder une coupe du monde de football féminin par exemple, nous savons néanmoins que les écarts de prime sont réels. Une championne du monde gagnera bien moins qu’un champion du monde. Des différences considérables  subsistent tout de même entre les hommes et les femmes que la pratique soit de loisir ou à haut niveau. La femme reste également moins représentée dans les instances sportives.

Des progrès considérables ont tout de même été accomplis au cours des derniers siècles quand on pense aux origines du sport organisé et d’où la femme part dans ce petit monde sportif : C’est-à-dire, de nul part !

Le nom de Kallipateira ne vous dit peut-être rien. Les premiers tests de féminité ont pourtant été mis en place aux Jeux Olympiques par son fait. Et oui, en 440 avant J.-C, elle a entraîné son fils et s’est déguisée en homme afin de pouvoir l’accompagner à Olympe. Bonne idée, nous direz-vous. Oui mais tellement heureuse que son fils ait remporté la victoire, son déguisement s’en est allé !  C’est là que les dirigeants ont décidé qu’entraîneurs et athlètes participerait en tenue d’Adam, pour ne plus se faire berner ! (Nous sommes désolés, malheureusement nous n’avons pas d’images …) C’est jusqu’en 1800, qu’il est très mal vu pour les femmes de participer à des compétitions ou combats, la plupart se déguisant pour prendre la cotte de mailles. La guerre et le sang étaient leur quotidien. (Et oui, déjà à l’époque !)

L’exception confirme cependant la règle (aussi rares soient-elles !). Margot la Hennuyère a remporté en 1427, une compétition de jeu de paume, l’ancêtre du tennis. Et 140 ans plus tard, Mary Stuart, reine d’Écosse et première femme à pratiquer le golf, a scandalisé en jouant une partie peu de temps après le meurtre de son époux, Lord Darnley.

]Plus tard, la défaite de 1870 et la chute du Second Empire pousse les politiques à donner une dimension nationale et utilitaire au sport et la gymnastique devient une priorité. L’Éducation Physique s’inscrit alors dans la Loi en 1882, avec cette formule : « l’école primaire peut et doit faire aux exercices du corps une part suffisante pour préparer et prédisposer (…) les garçons aux futurs travaux de l’ouvrier et du soldat, les jeunes filles aux soins du ménage et aux ouvrages des femmes ».

C’est enfin vers la fin du XIXème siècle que la pratique féminine se développe. Elles étaient cependant obligée de garder leur part de féminité et donc de courir en jupe longue. Mais ça c’était avant  l’intervention divine (Ok, j’exagère peut-être un peu mais quand même) d’Amelia Jenks Bloomer, qui en 1851 créa « bloomers », des shorts « culottes ». En 1900, les femmes font leur apparition aux JO, ce qui ne manque pas de déplaire à ces messieurs comme a pu le démontrer le  Dr Maurice Boigey qui a exprimé que « La femme n’est pas faite pour lutter mais pour procréer ». Elle ne reste donc présente que sur des sports de démonstration.

Au début du XXe Siècle, les premières sections féminines sportives voient le jour. Mais le scepticisme des hommes à l’égard des sportives reste intact (Têtes de mule …).

En 1917, Alice Milliat, sportive française et  ambassadrice du sport féminin, fonde la Fédération des sociétés féminines sportives de France (FSFSF) puis la Fédération sportive féminine internationale (FSFI).

Elle se battra donc pour permettre aux femmes l’accès aux compétitions officielles. Un combat rondement bien mené, puisque lors des jeux olympiques d’été de 1928, 277 femmes ont obtenu le droit de participer aux épreuves d’athlétisme aux côtés des 2 606 hommes.

L’entre-deux-guerres permet la popularisation du sport féminin. Les femmes  féminisent peu à peu les pratiques sportives. La défaite de 1940 face aux Allemands est analysée comme « une défaite physique ». Une réorganisation du sport féminin est alors entrepris avec des consignes motivées par des considérations médicales, sociales et morales. C’est n’est qu’en 1970, c’est à dire seulement 50 ans que la mixité est instaurée dans les cours d’EPS et que le football est enfin autorisé pour les femmes

Quelques performances féminines retentissent avec la première femme désignée en tant que “Championne du Monde, la skieuse Marielle Goitschel, en 1964. A mesure que le nombre de femmes licenciées a augmenté au sein des fédérations sportives, les femmes se retrouvent également dans les métiers du sport.

L’un des métiers les plus féminins ? Ministre des sports ! Et oui, entre 1981 et aujourd’hui, pas moins de 9 femmes se sont succédées au poste (pas mal hein ?) :

Edwige Avice (1981-1984), Frédérique Bredin (1991-1993), Michèle Alliot-Marie (1993-1995), Marie-George Buffet (1997-2002), Roselyne Bachelot (2007-2010), Chantal Jouano (2010-2011), Valérie Fourneyron (2012-2014), Najat Vallaud-Belkacem (2014-2018) et Roxana Maracineanu (2018) .

C’est aussi en 1981 que le Comité International Olympique – le « gouvernement » du sport mondial – a accueilli pour la première fois des femmes parmi ses membres. En 1990, Flor Isava Fonseca devient la première femme élue membre de la commission exécutive. Aujourd’hui, 26% des dirigeants des grandes fédérations internationales sont des femmes. En France, une seule fédération olympique compte une femme pour présidente.

Lors des JO de 1900, il y avait seulement une présence de 2,1% d’épreuves féminines. Aux JO de Rio 2016, ce chiffre était de 47,4%. L’évolution est conséquente mais il reste à la femme encore de nombreux combats à mener. La place des femmes au sein des instances sportives et dans les métiers du sport reste limitée, ainsi que la place accordée au sport féminin dans les grands médias. Le vrai combat est c’est celui de la mixité. Le jour où les termes « Sport Féminin », “La Femme dans le Sport” etc, auront disparu de notre vocabulaire, nous pourrons alors dire que nous avons gagné ce combat. D’ici là, il reste encore un peu de chemin à parcourir et on ne s’arrêtera pas de si tôt ! Je conclurai par une citation :

“La différence entre ce que l’on veut et ce que l’on a, c’est ce que l’on fait”

Et tout le monde sait bien que ce que femme veut, femme obtient 😉 

Toute aide de nos confrères masculins et bien évidemment la bienvenue !

Source :  https://www.womensports.fr/  –  https://conseilsport.decathlon.fr/

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