Interview du mois – Ivana Maiten Mingo, hockeyeuse originaire d’Argentine

TUC hockey sur gazon
A 32 ans, Ivana Maiten Mingo est membre de l'équipe première à Villaprimrose, club de hockey sur gazon bordelais. En parallèle, elle est aussi l’entraîneuse de l'équipe séniors féminine du TUC. Dans cette interview, la jeune femme nous raconte son parcours atypique.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Ivana Maiten Mingo, j’ai 32 ans et je suis originaire d’Argentine. J’ai commencé le hockey sur gazon à l’âge de 9 ans au sein du club de La Plata près de Buenos Aires où j’ai également commencé dès 15 ans à entraîner les plus jeunes licenciées du club. C’est en 2015 que j’ai rejoint la France, lors de la fin de mon cursus universitaire d’ingénierie civile et hydraulique. Actuellement, je travaille sur Toulouse et cela fait désormais deux ans que j’entraîne l’équipe seniors féminines du Tuc Hockey sur gazon. Je joue également dans l’équipe première de Villaprimrose, club de hockey sur gazon bordelais. De ce fait, la semaine je m’entraîne avec l’équipe sénior garçon du TUC Hockey et le week-end, je joue avec Villaprimrose.

D’où vient votre passion pour le hockey sur gazon ?

En Argentine, le hockey sur gazon est un sport féminin très répandu. Par exemple, au sein de ma ville natale à La Plata près de Buenos Aires, il y avait 6 clubs de hockey sur gazon avec dans chacun de très bonnes équipes féminines. On était considéré comme joueuse de haut-niveau, c’est à dire qu’on avait 3/4 entraînement par semaine et match le week-end. En Argentine, on compte une grande majorité de filles qui pratiquent le hockey sur gazon. Ce qui me plaît dans ce sport c’est qu’il se pratique en extérieur. Il allie également le physique et la tactique. De plus, c’est une discipline où règne la convivialité. Je le considère comme un mélange entre le football et le rugby. Actuellement en France, la majorité des clubs de hockey sur gazon se situe dans la région parisienne et le nord de la France et j’aimerais que ce sport se démocratise dans les villes du sud du pays.

Quels sont les conséquences de ce confinement pour vous ?

Pour ma part, le confinement a un impact important. Tous les championnats étant annulés, les entraînements sont eux aussi touchés. Au sein du Tuc, tout est en « stand-by » pour le moment. Du côté de Villaprimrose, le préparateur physique nous prépare des séances que l’on réalise ensuite via zoom, ce qui permet de conserver la cohésion d’équipe ainsi que la forme physique. Concernant mon travail, il n’y a aucune répercussion, je continue à aller travailler normalement. C’est une situation très compliquée pour nos structures et nos joueuses. Avec l’ensemble des compétitions annulées, le moral est touché. Le TUC hockey a pour ambition de se développer dès la saison prochaine, mais avec le contexte actuel, cela va être très compliqué.

Selon vous, le sport féminin bénéficie t-il d’assez de visibilité ?

Non il y a très peu de visibilité dans le sport féminin. Je constate qu’actuellement, c’est aux gens d’aller chercher l’information du sport qui les intéresse. Concernant le hockey sur gazon, la pratique de ce sport vient majoritairement de la famille. C’est ce que j’ai pu remarquer en Argentine de part ma propre histoire mais également en France. La plupart des joueuses françaises que j’ai pu rencontrer avait un parent qui pratiquait déjà le hockey. De plus, je pense que le sport féminin pourrait être rendu plus visible facilement. Aujourd’hui on dispose de moyens de communication tels que les réseaux sociaux qui permettent facilement de transmettre une information. La pratique du sport à l’école pourrait être également un bon moyen de communication pour les sports moins connus comme le hockey sur gazon.

Enfin, quels sont vos futurs projets ?

Pour le moment, je compte rester à Toulouse. Je ne suis qu’à la moitié de ma thèse en ingénierie et je souhaite finir mon cursus dans la ville rose. De plus avec l’équipe dirigeante, nous aimerions créer une équipe plus compétitive au TUC. Actuellement, les filles jouent à 7 en régional et j’ai pour projet que cette équipe grandisse de façon à pouvoir jouer sur terrain à 11 et intégrer un championnat national. On dispose d’un terrain récent et excellent à Toulouse, je pense qu’il est possible d’attirer beaucoup de monde dans notre structure. Du côté de Villaprimrose, je souhaite continuer à performer au mieux encore quelques années.

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